Le Premier ministre procède à la présentation des deux (2) ans de mise en œuvre du Programme de la Renaissance, à Dosso : En toute transparence

Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SEM. Brigi Rafini, a présenté, dimanche dernier à Dosso, le bilan des deux (2) années de mise en œuvre du Programme de la Renaissance. Un exercice de partage et d'échange qui a regroupé autour du Chef du gouvernement, responsables d'institutions, autorités administratives et coutumières, élus nationaux et locaux, partenaires techniques et financiers, organisations de la société. Cet exercice se veut aussi la manifestation du souci de transparence qui anime le gouvernement et qui lui a permis de recueillir les appréciations et les observations des partenaires de notre pays.

Dans une intervention succincte, le Premier ministre a présenté le bilan de deux (2) années de mise en œuvre du Programme de la Renaissance en rappelant d'abord les huit (8) axes majeurs de ce programme. Il a par la suite présenté les déclinaisons de ce programme à travers les points (3) fondamentaux de la Déclaration de politique générale du gouvernement (DPG) qui sont : la promotion de la bonne gouvernance, la promotion du développement social et la promotion de la croissance et du développement durable.

Mais avant de présenter les réalisations faites dans chacun de ces trois secteurs, le Chef du gouvernement a rappelé le contexte qui a marqué les deux (2) années de la 7ème République. Ce contexte est marqué par la crise alimentaire de 2011, les conséquences des crises en Libye, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Nigeria et les inondations de 2012. Les efforts du gouvernement étaient alors partagés entre la gestion des urgences et la mise en œuvre de son programme normal. Le gouvernement a dû consentir d'importants efforts, d'abord pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ensuite pour gérer les crises.

D'après le Premier ministre, 155 milliards de FCFA ont été mobilisés et investis pour la mise en œuvre du programme d'urgence en vue de faire face au déficit céréalier de près de 700.000 t et de 10 millions de tonnes de matières sèches. ''Ce programme a enregistré des résultats satisfaisants en 2011 et 2012 dans ces différentes composantes'' a précisé M. Brigi Rafini. Il s'est en effet, soldé par la production de 152.351 tonnes de plantes à haute valeur nutritive et 501.864 tonnes de produits de substitution aux céréales. En plus, le stock national de sécurité a été reconstitué à hauteur de 174.000 tonnes, au delà même de l'objectif qui est de 150.000 t.

Par ailleurs, l'Etat a mobilisé 14,9 milliards de FCFA pour assister les personnes victimes des inondations. A cela, il faut ajouter 3,1 milliards mobilisés pour venir en aide aux 266.000 retournés de la Libye, de la Côte d'Ivoire et du Nigeria et les 63.000 réfugiés maliens sur notre territoire.

''La masse salariale est passée de 78,69 milliards en décembre 2010, à 161,002 milliards en 2013, soit une augmentation de 105%''

Cette situation conjoncturelle n'a pas pour autant empêcher au gouvernement d'exécuter son programme. Ainsi souligne le Premier ministre, d'importantes actions ont été menées dans le domaine du renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité. M. Brigi Rafini a cité le renforcement des capacités logistiques, en personnels ainsi que l'amélioration des conditions de travail des FDS, l'organisation des séances de sensibilisation pour dit-il créer ''les conditions psychologiques d'un climat social favorable à la paix et à la sécurité intérieures''. ''Et les résultats sont là. Nous vivons en paix, malgré ce qui se passe non loin de nos frontières'' déclare le Chef du gouvernement.

Le Premier ministre a évoqué aussi, l'importante production législative avec l'adoption et la mise en application de quelque 172 lois et ordonnances et 1323 décrets, le respect et même l'amélioration de la liberté d'expression et de presse. Notre pays est passé de la 104ème place en 2010 à la 29ème en 2011-2012 du classement RSF, puis descendre à la 49ème place du fait du comportement des médias. De même, au plan diplomatique, de nouvelles ambassades ont été ouvertes (Inde, Afrique du Sud, Sénégal, Turquie, Togo) ainsi que plusieurs représentations consulaires.. A cela, il faut ajouter l'organisation du forum de la diaspora en août 2012 et les visites du Chef de l'Etat dans plusieurs pays.

Au plan de la bonne gouvernance locale, le Chef du gouvernement a souligné l'amélioration des conditions de vie et de travail des salariés de l'Etat. ''La masse salariale est passée de 78,69 milliards en décembre 2010, à 161,002 milliards en 2013, soit une augmentation de 105%'' a-t-il indiqué. Toutefois, le gouvernement tient à ce que cette amélioration ait des répercussions positives sur les performances administratives. C'est pourquoi, les inspections générales des services et de la gouvernance administrative ont été redynamisées. A cela, il faut ajouter la création de la HALCIA et du Bureau information réclamation/ lutte contre la corruption et le trafic d'influence.

Une autre réalisation majeure de la mise en œuvre du Programme de la Renaissance, c'est la reprise de la planification stratégique. Le gouvernement s'est déjà doté d'un Plan de développement économique et social (PDES 2012-2015) et le processus de formulation de la Stratégie pour un développement durable et une croissance inclusive (SDDCI Niger 2035) est en cours. Plus de 100% du financement du PDES, soit 2401,8 milliards de FCFA ont été déjà mobilisés lors de la Table ronde des bailleurs de fonds tenue en novembre 2012 à Paris. Aussi, une Stratégie Sécurité et Développement dans la zone Sahélo-Saharienne a été élaborée.

Le taux brut de scolarisation primaire est passé de 72,9% en 2010 à 79,2% en 2012. Il est passé de 17,8% en 2010 à 20,1% en 2012 pour le secondaire, le ratio médecin par habitant est passé de 1 pour 41.200 hbts en 2010 à 1 pour 16.420 en 2012

Dans le domaine de la promotion du développement social, d'importantes réalisations ont été faites dans les secteurs de l'éducation et de la santé notamment. Ainsi 2865 classes en matériau définitif ont été construites en 2011-2012 et un programme de 3.302 autres a été lancé au titre de 2012-2013 pour le cycle primaire. 5.800 enseignants ont été recrutés à la fonction publique auxquels, il faut adjoindre 12.000 enseignants contractuels. 187 classes ont été construites, 181 autres en construction, 134 nouveaux CEG et huit (8) complexes d'enseignement secondaires publics, 33 CES privés, huit (8) directions régionales et 32 inspections de l'enseignement moyen ont été créés pour le niveau secondaire.

Dans le domaine de l'enseignement professionnel, les deux années ont permis au gouvernement d'accroître l'offre éducative avec la création de six (6) nouveaux lycées professionnels et techniques et 66 centres de formation en développement communautaire. 750 enseignants contractuels ont été intégrés à la fonction publique auxquels il faut ajouter 60 auxiliaires. Pour le niveau supérieur, les capacités d'accueil des universités ont été renforcées avec la construction de neuf (9) blocs administratifs, une résidence de 300 places à l'UAM de Niamey. 22 enseignants chercheurs ont été recrutés et le statut des enseignants chercheurs et technologues a été adopté.

Avec ces efforts tous les indicateurs ont évolué. Ainsi le taux brut de scolarisation primaire est passé de 72,9% en 2010 à 79,2% en 2012. Ce taux est passé de 17,8% en 2010 à 20,1% en 2012 pour le secondaire. Le nombre d'étudiants est passé de 22.958 en 2010-2011 à 32.211 en 2012-2013, alors que le nombre d'étudiants boursiers a pratiquement doublé pour atteindre 14.202 étudiants pour l'année académique en cours. ''Des investissements lourds ont été fait dans le domaine de l'éducation, en termes de ressources humaines et matérielles et d'infrastructures, mais nous reconnaissons que beaucoup reste encore à faire'' reconnaît le Chef du gouvernement.

Dans le domaine de la santé, 536 médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes, 922 agents contractuels et 1.192 paramédicaux ont été recrutés. A cela, il faut ajouter 25 volontaires des Nations Unies et 13 volontaires nationaux, le renforcement des capacités des structures sanitaires et la poursuite de la gratuité des soins. En 2012, l'Etat a libéré 11 milliards de FCFA pour l'apurement des factures de la gratuité. Ces efforts ont permis d'améliorer nettement les indicateurs sanitaires du pays. Ainsi indique le Premier ministre le ratio médecin par habitant est aujourd'hui de un (1) pour 16.420 (la norme OMS étant de un pour 10.000) contre un pour 41.200 en 2010.

Pour ce qui est du ratio infirmier et sage femme par habitants, notre pays a même dépassé les normes de l'OMS. En effet, on en compte aujourd'hui un infirmier pour 4.159 habitants contre un pour 5.660 en 2010 (norme OMS un pour 5000) et une sage femme pour 3.670 femmes contre une pour 5.400 en 2010 (la norme OMS étant d'une pour 5000).

En matière d'accès à l'eau potable, 4.264 équivalents points d'eau modernes ont été réalisés, 1.682 autres réhabilités. 42 forages et deux (2) réservoirs d'eau ont été réalisés, un forage et sept autres réservoirs ont été réhabilités. A cela, il faut ajouter la réalisation de 18.064 branchements sociaux et de 537 bornes fontaines. D'autres projets d'envergure comme le renforcement du système d'alimentation d'eau de Zinder sont en cours. En termes d'emplois, le gouvernement est allé au-delà de l'objectif de 50.000 emplois par an. En effet, 250.905 emplois (permanents, temporaires et auto-emplois) ont été créés sur les deux (2) ans. Par ailleurs, 174 logements sociaux sont construits sur fonds propres de l'Etat et des protocoles d'accords ont été signés pour la réalisation de 10.000 autres dans le cadre du partenariat public-privé.

1.349 milliards de ressources internes et 1.504 milliards de ressources externes mobilisés ; des dépenses de l'ordre de 1.950 milliards de FCFA

Relativement au troisième axe qui est la promotion de la croissance et du développement durable, le Premier ministre a indiqué que le Niger est en chantier. En termes de chiffres, au total 14.1471.000 ha en hivernage et 195.342 ha en irrigation ont été emblavés note le Chef du gouvernement. D'autres actions ont été entreprises dans le domaine de l'élevage et de l'environnement.

En matière d'infrastructures routières, ferroviaires et de transports, l'on note selon le Premier ministre, la réhabilitation de 278 km de routes bitumées, l'aménagement et le bitumage en cours de 1.086 km, les études en cours pour la réalisation de 965 autres km. Aussi 198 km de routes rurales ont été réalisés, 10 km en cours de l'être et 561 autres km sont en étude. Les dossiers de la liaison ferroviaire sont en bonne voie. L'on note dans le cadre du Projet Niamey Nyala la réalisation de la route Est-Ouest (pour 3 milliards FCFA), la réfection de la rue de l'Ader (pour 900 millions), la réalisation des deux voies d'accès au 2ème pont (pour 6,5 milliards), la construction de l'échangeur du boulevard Mali Béro (pour 13 milliards), etc.

Dans le domaine énergétique, les deux ans de mise en œuvre du Programme de la Renaissance ont permis d'améliorer la fourniture d'électricité à Niamey avec la remise en service de la centrale de Goudel, la construction et la mise en service de 19 postes. Les travaux de la construction de la centrale de 100 MW de Gorou Banda ont été lancés le 04 avril dernier. 49 villages ont été connectés au réseau électrique et 70 transformateurs ont été acquis pour 70 localités. L'acquisition du financement de la liaison électrique SORAZ-Zinder-Maradi-Malbaza a été acquis, etc. Par ailleurs, 70 projets d'entreprises ont été agréés totalisant 129,3 milliards de FCFA et impliquant la création de 3.936 emplois et 414,7 milliards de FCFA de valeur ajoutée. Aussi 1.039 km de fibre optique sont en cours de réalisation et 2.275 autres km sont en cours de négociation.

Tous ces investissements ont été rendu possibles grâce à l'excellence mobilisation des ressources aussi bien internes qu'externes par le gouvernement. Ainsi annonce M. Brigi Rafini, le gouvernement a mobilisé sur les deux (2) ans quelque 1.349 milliards de ressources internes. Ce qui est supérieur à l'objectif de 1.200 milliards. En outre, 1.504 milliards de ressources externes ont été mobilisés dont 493 milliards non remboursables et 1011 milliards d'emprunts. En somme, l'Etat a réalisé en termes de dépenses 1.950 milliards de FCFA. ''Le bilan est globalement positif. La mise en œuvre du programme de la Renaissance a permis de répondre aux défis du moment et de redorer l'image de notre pays'' a dit le Premier ministre

Appréciations globalement positives des partenaires techniques et financiers.

Après la communication du Premier ministre, plusieurs partenaires de notre pays ont intervenu. C'est ainsi que le représentant de l'Union européenne, le coordonnateur du Système des Nations Unies au Niger, les ambassadeurs des Etats Unis, de la Chine et de la Turquie ont chacun présenté la contribution de son pays ou institution à la mise en œuvre du Programme de la Renaissance. Toutes ces personnalités ont souligné la pertinence du Programme de la Renaissance.

Ainsi d'après Jean-Jasques Quairiat, représentant de l'UE, l'appui de cette institution au Niger pour la période 2011-2012 s'élève à quelque 172,5 millions d'euros ou 90,5 milliards de Fcfa. En outre l'engagement des partenaires européens au PDES est de 940 millions d'euros (ou 620 milliards de FCFA) dont 294 millions d'euros ont été engagés en 2012. Les secteurs ayant bénéficiés de cet appui de l'UE sont entre autres la sécurité, l'énergie, les infrastructures routières, la sécurité alimentaire, la protection civile, etc. M. Jean-Jacques Quairiat a salué la promptitude avec laquelle, le gouvernement a traité les crises alimentaires et les conséquences des crises sécuritaires.

Quant au représentant du Système des Nations Unies (SNU) au Niger, il a tout d'abord rappelé la contribution du SNU à la tenue d'élections crédibles, toute chose qui a renforcé la légitimité des autorités de la 7ème République. M. Fodé Ndiaye a salué la reprise de la planification stratégique par le Niger. Ce qui dit-il contribuera à l'amélioration de la gouvernance. Durant ces deux années de mise en œuvre du Programme de la Renaissance, une dizaine de hauts responsables onuisens ont effectué une visite au Niger. L'appui du SNU au Niger a atteint 750 milliards dont une partie en appui au développement et l'autre partie à la prise en charge des urgences. Le coordonnateur du SNU a notamment recommandé au gouvernement de poursuivre les efforts pour réduire la dépense du pays vis-à-vis de l'aide extérieure.

Pour sa part, l'ambassadeur des Etats Unis au Niger a salué cet exercice de transparence qui traduit aussi le souci de partager avec toutes les couches sociales le bilan des réalisations du gouvernement. SE. Bisa Williams, a évoqué les importants projets initiés et exécutés par le gouvernement dans des secteurs aussi importants que la sécurité, la paix et le développement, la sécurité alimentaire, l'éducation, l'entreprenariat, etc. La coopération américaine est active dans ces secteurs. La diplomate américaine d'évoquer à titre illustratif, l'appui à la gouvernance politique, au développement des PMI-PME, au renforcement des capacités des FDS. D'après l'ambassadeur des USA, l'appui de la coopération américaine est en moyenne de 100 millions de dollars par an en période de crise. ''Récemment nous venons de signer un protocole d'accord pour le financement d'un programme de 50 milliards de Fcfa pour appui la sécurité alimentaire dans les régions de Maradi et Zinder'' a indiqué SE. Bisa Williams. Un autre programme du même genre d'un montant de 80 milliards est en négociation. ''Votre gouvernement a une bonne politique'' a indiqué l'ambassadeur Bisa Williams.

Le représentant de l'ambassade de la Chine au Niger a quant à lui, indiqué que le gouvernement a su élaborer et mettre en œuvre un programme conforme aux réalités du pays et aux besoins des populations. ''Aujourd'hui, il y'a des chantiers partout au Niger'' dira le premier conseiller à l'ambassade de Chine. Ces deux années ont vu se développer et renforcer les liens de coopération entre nos deux pays. Les résultats de la coopération sino-nigérienne sont réels. Des infrastructures comme la SORAZ, le pont de l'amitié, les voies d'accès au 2ème pont sur le fleuve, 70 forages, les travaux du renforcement des capacités du système d'alimentation en eau de Zinder, la formation de 200 cadres nigériens et l'attribution de 40 bourses chaque année. ''Notre coopération est fondée sur le respect mutuel et le principe du gagnant-gagnant'' a assuré le représentant de l'ambassade de Chine.

L'ambassadeur de la Turquie a pour sa part souligné le dynamisme de la coopération entre nos pays. SE. Hassan Ulusoy, les peuples turc et nigérien sont liés par l'histoire, c'est pourquoi, il a assuré du soutien de la coopération turque à notre pays. Cette coopération est certes récente, mais plusieurs accords ont été signés et des actes majeurs ont été posés. Le diplomate turque cite l'ouverture de l'ambassade turque à Niamey, la liaison aérienne par la Turkish Airlines, la présence de l'Agence turque de coopération, etc.

Après les partenaires techniques et financiers, c'est autour des gouverneurs et des conseils régionaux d'apporter leurs témoignages sur les réalisations des deux (2) années de mise en œuvre du Programme de la Renaissance. Le représentant des Conseils régionaux a saisi cette occasion pour dire que les conseils régionaux n'ont pas eu les moyens leur permettant de jouer pleinement leur rôle. Il a formulé le vœu que le gouvernement prendra les dispositions qui s'imposent pour corriger une telle situation.

En concluant la conférence, le Premier ministre, Chef du gouvernement a salué la participation des partenaires techniques et financiers à cette rencontre. ''Vos observations et vos conseils sont très précieux. Nous en tiendrons compte pour améliorer ce que nous sommes en train de faire pour améliorer le quotidien de nos populations. L'exercice est nécessaire et il a été très utile'' a déclaré M. Brigi Rafini. Le Chef du gouvernement a par ailleurs assuré les conseils régionaux des dispositions prises déjà dans le cadre du budget 2013 pour leur permettre de fonctionner. Cependant M. Brigi Rafini les a exhortés à être inventifs et à développer des initiatives pour mobiliser les moyens nécessaires à leur mission.