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Verdict de la Cour internationale de justice de la Haye sur le différend frontalier entre le Niger et le Burkina Faso : Une décision unanimement saluée

Le différend frontalier entre le Niger et le Burkina Faso vieux de 85 ans, vient de connaître ce 16 avril 2013, un dénouement heureux suite à l'arrêt rendu par la cour internationale de justice de la Haye au Pays Bas qui a consisté à couper la poire en deux. En effet, conscients de la nécessité d'une parfaite harmonie entre nos deux peuples au niveau des frontières, le Niger et le Burkina Faso deux pays frères et liés par l'histoire ont décidé à partir de 1987, de faire appel à l'arbitrage de la cour internationale de justice de la Haye pour trouver une solution définitive et heureuse au problème


Avant de donner le contenu de sa décision, qui est «un arrêt- qui est définitif, sans recours et obligatoire pour les Parties », la Cour a naturellement rappelé le contexte historique du tracé de la frontière entre les pays, ainsi que la démarche adoptée par les deux parties. Ainsi la Cour a d'abord rappelé que, c'est en date du 12 mai 2010 que le Burkina Faso et le Niger ont notifié par lettre conjointe à la Cour, leur volonté de la voir trancher une fois pour toutes, le différend qui les opposait relativement à la délimitation de 375 km à la frontière qui les sépare. C'est dans cette optique qu'est intervenue la décision commune de saisir la Cour après l'installation d'une commission mixte de bornage dont les résultats des travaux ont été approuvés par les deux parties. De ce fait, il est attendu de la cour Internationale de Justice de la Haye de déterminer le tracé de la frontière entre le Burkina Faso et le Niger dans le secteur allant de la borne astronomique de Tong-Tong au début de la boucle de Botou et donner acte aux parties de leur entente sur les résultats de la commission mixte d'abornement de la frontière.

La décision rendue, mardi soir à La Haye, par la cour de justice a été accueilli avec une réelle satisfaction par chacune les deux pays. En effet, en examinant les demandes des deux parties, la cour a décidé de concéder de part et d'autre des portions de territoire à chaque partie. Ainsi le Niger a bénéficié de plusieurs portions de terrains dans la partie nord se situant entre les départements de Téra et Say avec plusieurs gros villages appartenant à la partie nigérienne. Pour sa part, le Burkina Faso a bénéficié sur le côté sud revenant de portions de terres revenant à ce pays ami.

Ce verdict hautement apprécié par les deux délégations présentes à La Haye, prouve bien qu'un travail de sensibilisation a été mené pour éviter toute prise de position préjudiciable au bon voisinage existant entre les deux populations. Toutes les parties étaient satisfaites de ce dénouement heureux qui va désormais permettre à nos pays de tourner la page sur une certaine confusion qui régnait relativement à la délimitation de la frontière qui unit, plus qu'elle ne sépare ces deux pays frères qui aspirent à vivre dans la paix et la quiétude sociale, telles prônées par nos deux Chefs d'Etat qui n'ont cessé d'œuvrer à la recherche de la cohésion de leur peuple.

Un réel motif de satisfaction exprimé par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Porte-parole du gouvernement, M. Marou Amadou, chef de la délégation de la partie nigérienne. Le ministre a beaucoup insisté sur le respect de cette décision de la Cour internationale de la justice qui, a-t-il estimé, « créera des meilleures conditions d'existences pacifiques entre nos deux peuples qui n'aspirent qu'à vivre en paix et parfaite harmonie ». Aussi le ministre de la justice a-t-il salué le travail de l'équipe technique qui a conduit les travaux tout au long de ce processus. Pour sa part le ministre burkinabé de l'Administration Territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, n'a pas caché sa satisfaction. "On se quitte bons amis, très bons amis", a-t-il déclaré. "Il y avait souvent des confusions au niveau des forces de l'ordre, des patrouilles, du prélèvement des taxes : tout cela c'est fini maintenant", a-t-il dit.

Notons la présence dans cette délégation d'éminentes personnalités telles le Pr Jean Salmon de l'Université libre de Belgique, du Pr Amadou Tankoano ancien doyen de la faculté de droit de l'Université Abdou Moumouni de Niamey, du Pr Maurice Kamto de nationalité camerounaise, M. Sadé Elh Mahamane coordonnateur du comité ad'hoc d'appui aux conseils du Niger, M. Hamadou Mounkaila, Secrétaire permanent de la commission nationale des frontières, M. Issiakou Souleymane, chargé d'Affaires à l'Ambassade du Niger en Belgique et de plusieurs cadres techniques de l'IGNN et des archives nationales.