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Niger: l’attaque dans la prison de Niamey a été menée par des islamistes de Boko Haram

La prison civile de Niamey, située en centre-ville, a été la cible d’une attaque, ce samedi 1er juin. Le bilan officiel fait état de deux morts et trois blessés parmi les gardes pénitentiaires. Selon les autorités, trois membres du groupe Boko Haram détenus dans la prison ont été maîtrisés. Cette nouvelle attaque survient après le double attentat du 23 mai contre le camp militaire d'Agadez et le site du groupe nucléaire français Areva à Arlit. Plus de détails sur cette nouvelle attaque à la prison de Niamey

L’attaque a été menée à l’intérieur de la prison civile de Niamey. C'est en tous cas la version donnée par les autorités. Plusieurs détenus de la secte islamique Boko Haram du Nigeria voisin ont tenté de se révolter. En planifiant leur action, ils se sont procurés un pistolet automatique, certainement avec des complicités. Avec ce pistolet, ils ont tué à bout portant les deux premières sentinelles de la garde nationale.

 

La réaction rapide du régisseur en chef et de ses hommes a permis d’arrêter vivants les trois terroristes de Boko Haram, qui sont actuellement entre les mains de la brigade antiterroriste de Niamey.

 


Comment des éléments de Boko Haram, emprisonnés depuis quelque temps à Niamey, se sont-ils procuré une arme à feu et des munitions ? La question, que beaucoup se posent à Niamey, est aussi celle qui occupe les enquêteurs.

 

« Toutes les pistes » sont actuellement envisagées

 

En fin de journée, ce samedi, le calme est revenu aux alentours de la prison civile de Niamey. À tous les coins de rue de Niamey, cette seconde attaque terroriste, après celle d’Arlit et d’Agadez le 23 mai dernier, est sur toutes les lèvres.

 

Le ministre de l’Intérieur et celui de la Justice se sont rendus à la prison civile de Niamey. Le procureur de la République, Moussa Waziri, a déjà fait un premier bilan, et une enquête a été ouverte.

 

Il a expliqué que l’attaque avait été menée « entre 15 h et 15 h 30 » (soit entre 14 h et 14 h 30 TU). « Trois malfaiteurs, qui ont déjà été inculpés d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, écroués à la prison civile de Niamey, ont tenté une évasion massive », a rapporté le procureur de la République de Niamey.

 

« Ils ont agressé les gardes. Les gardes ont riposté. De cette situation, le bilan primaire fait état de deux gardes qui ont été tués. Nous dénombrons également trois blessés. Mais grâce à la maîtrise de ces gardes, les trois assaillants ont été maîtrisés », a-t-il affirmé. Précisant que « l’enquête ouverte a été confiée au service central de lutte contre le terrorisme », Moussa Waziri a également insisté sur le fait que « toutes les pistes » sont actuellement envisagées.


Une attaque et beaucoup de questions


Le service central de lutte antiterroriste est chargé de l'enquête et de nombreuses questions restent en suspens.

 

Sur le déroulé des faits d'abord. Car si les autorités affirment que tout s'est passé à l'intérieur de la prison, plusieurs témoins, notamment des habitants, la centrale étant située en pleine ville, affirment que des hommes, peut-être des combattants de Boko Haram ont été vus non loin de la prison en début d'après-midi, et que des tirs ont aussi été entendus à l'extérieur de la centrale. Ont-ils voulu faire diversion ? Y a-t-il eu une tentative d'infiltration pour apporter une arme dans l'enceinte de la prison ?

 

Les autorités, notamment le procureur, n'ont pas abordé ces points lors de la conférence donnée samedi soir pourtant, dans sa première déclaration, le porte-parole du gouvernement avait parlé d'une attaque venue de l'extérieur.

 

Les enquêteurs se concentrent sur les trois membres de Boko Haram maîtrisés dans la centrale par les forces de l'ordre. Ils tentent notamment de savoir comment les trois combattants, emprisonnés à Niamey pour des faits de terrorisme, ont pu se procurer une arme et s'ils ont bénéficié de complicités internes.

 

Dans le passé, le mouvement terroriste a déjà tenté de faire libérer certains de ses hommes dans des prisons au Nigeria. L'objectif était-il le même samedi ?